Qu’est ce qui fait qu’un élève va s’engager dans un exercice scolaire ? Est ce que toutes les formes d’engagement se valent ? Ont-elle le même effet à long terme sur la progression de l'élève ?
La motivation est l'élément central de l’enseignement : c’est ainsi que la chose enseignée devient la chose apprise. Devrait-on accepter l’idée qu’il y aurait des élèves qui voudraient apprendre et d’autres qui ne le voudraient pas ?
La recherche s’est intéressée de longue date à la question de la motivation, dans le domaine professionnel comme dans le domaine scolaire et ce, bien avant la massification de l’éducation qui a rendu encore plus importante cette question.
Plusieurs formes de motivation:
Les motivations externes sont fondées sur les notions de récompense et de punition à court terme. L’élève travaille en classe pour que ses parents lui offrent quelque chose, ou pour éviter d’être puni.
Les motivations internes, il faut distinguer plusieurs niveau. Le plus bas niveau de motivation interne est celui qui vous pousse à agir pour éviter de se trouver dans une situation désagréable, comme par exemple éprouver un sentiment de honte ou de culpabilité. Ces formes de motivations, qui ne sont pas liées aux apprentissages, sont celles qu’on rencontre le plus fréquemment chez des élèves, pourtant travailleurs, qui auront du mal à s’engager réellement dans les apprentissages, voire décrocheront.
L'amotivation se développe lorsque les élèves, malgré les efforts qu’ils pensent faire, n’obtiennent pas de résultats à la hauteur de leurs espérances. Elle a de lourdes conséquences sur la poursuite de la scolarité.
Les motivations les plus « utiles » aux apprentissages sont celles qui sont indépendantes de tout élément extérieur. L’élève s’engage car la tâche proposée s’inscrit dans un projet personnel (examen, orientation…) ou parce qu’il a l’impression d’agir dans un environnement qui lui correspond.
Au sommet de l’échelle des motivations, la motivation intrinsèque vous pousse à agir de façon spontanée parce que la tâche à réaliser semble intéressante en elle-même, qu’elle apporte de la satisfaction, du plaisir.
Ces motivations « autonomes » qui permettent à l’élève de s’engager spontanément dans les apprentissages, d’être volontaire et de ne pas ressentir de contraintes, sont un levier très puissant de la réussite scolaire : meilleurs ancrages des concepts, développement de l’estime de soi et finalement satisfaction à l’égard du travail scolaire.
Motivation et auto-détermination.
Au milieu du XXe siècle, un psychologue américain, Abraham H. Maslow décrit la motivation comme la conséquence de la satisfaction d’un certain nombre de besoins, des plus physiologiques aux plus spirituels. Cette théorie, développée dans le monde du travail, au cœur du taylorisme triomphant, est mieux connue sous la forme de la « pyramide de Maslow ». Richard M. Ryan et Edward L. Deci vont reprendre cette notion de satisfaction des besoins et définir les trois besoins qui, selon eux, sont à la base de la motivation, en particulier dans le domaine scolaire, définissant ainsi la théorie de l’auto-détermination (TAD)...